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L’été, après tout

    Waiting for summer

    L’été viendra, dit-on. Peu de temps restant. Encore une tempête, la énième, la toute dernière de la série. Quatre gouttes maigres en tout. Alors, les journées collantes sans magie particulière deviendront air desséché qui sillonne les coins de la bouche, puanteur des aisselles qui gangrène les bus bondés, baigneurs qui brunissent au soleil à une distance indue de la terrasse ardente du bureau. Ou la mer encore grise et agitée deviendra une table agréablement bleue, bonne pour préparer des barbecues, rire et plonger. Cela dépend simplement du point de vue que vous adoptez et de la façon dont vous abordez les choses.

    La seule certitude est que l’été oblige autoritairement tout le monde à s’alléger ou à s’accrocher au climatiseur pour résister à une cuisson lente à mesure que les températures augmentent.

    Se dépouiller de ses vêtements et de ses habitudes pour ne pas succomber semble être le choix le plus judicieux, ou du moins celui qui vous assure de moins souffrir. Profiter de ses strip-teases et de ceux des autres pour profiter pleinement de la douceur de la saison provoque certainement tout sauf de la souffrance : la solution la plus appréciable, je dirais.

    Une fois que vous avez fini de débiter des théories, il est temps de vous mesurer avec la pratique. Et hélas, ici les problèmes commencent.

    Dans mon cas précis, le problème n’est pas tant de vouloir renoncer aux vêtements, mais de contempler, tout de suite après, ma nudité, d’en soutenir la vue, de l’observer attentivement sans filtres, de la reconnaître, puis d’en venir à l’accepter comme c’est : une sombre réalité faite de paresse et de couardise diversement déclinée en réticence, pudeur, timidité et même peur.

    C’est que je suis. Et je dois travailler là-dessus. Encore beaucoup, beaucoup, avec la franchise et l’humilité qui s’imposent à quelqu’un face à un monde nouveau, bien plus grand et plus terrible que l’ancien.

    Fini le temps de s’amuser à attendre une situation peu favorable, de s’enliser dans des myriades de réflexions tordues pour trouver des compromis décents avec un univers réfractaire à mes soliloques en  langue de bois macaronique. Je dois me rééduquer puis m’habituer à l’initiative comme une saine habitude, non pas tant pour obtenir une validation ou un consentement, ni pour le goût de déconcerter : mais pour exprimer naturellement ce que je pense et ressens, ne comprime plus cette vitalité joyeuse que ça me remue au plus profond de moi. Je veux me connecter non superficiellement avec les gens et écrémer ceux qui sont fermés aux formes de communication autres que le monologue.

    Mais surtout je veux arrêter de réécrire cet article encore vingt fois, ciselant chaque mot et chaque virgule pour qu’il sonne sincère, authentique, totalement mien. J’ai un été à profiter aussi, après tout.

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